
Pendant une période significative, Ousmane Sonko, le leader de Pastef, a résidé à Ziguinchor. Alors que son procès contre l’ex-masseuse Adji Sarr était en cours, il s’était retiré dans cette région en conflit depuis plus de trente ans. Durant cette période, des affrontements fréquents ont été constatés entre les forces de l’ordre et les partisans du maire de Ziguinchor, une situation qui suscite des inquiétudes pour Innocence Ntap Ndiaye. Lors de sa participation au « Grand Jury » de ce dimanche, la présidente du Haut Conseil du Dialogue Social a exprimé son appréhension envers la tournure des événements. Selon elle, « le pire est à craindre » étant donné ce que les manifestations de jeunes lui ont rappelé. « Ces actions évoquent une forme de révolte, peut-être que le terme est fort, mais c’est ce qui transparaît, et nous devons nous préparer au pire », a déclaré l’ancienne ministre du Travail.
Innocence Ntap Ndiaye est d’avis que le processus de restauration de la paix dans la région ne devrait pas être fragilisé. « Nous sommes en train de sortir d’une crise. Il y a deux semaines, le groupe armé du MFDC du camp de Djakay a déposé les armes. C’est un acte très symbolique qui montre que nous sommes sur la bonne voie pour surmonter tout le ressentiment accumulé pendant ces trente années de crise. »
Elle insiste sur le fait qu’il est crucial « de ne pas laisser la situation se régionaliser ». Elle appelle donc les acteurs, en particulier les jeunes, à « distinguer ce qui concerne la région de ce qui concerne la nation ». « Je pense que tous les habitants de la Casamance devraient se lever et exprimer leur désir de ne pas laisser cette zone devenir le foyer de la violence. Nous devons éviter de passer d’une rébellion à une autre crise, qui pourrait être qualifiée de politique, mais dont les conséquences restent les mêmes : des pertes en vies humaines, des attaques », déplore-t-elle.
En abordant le différend entre Ousmane Sonko et Victorine Ndèye, Innocence Ntap Ndiaye encourage les acteurs politiques à éviter les discours à caractère ethnique ou racial. « Un débat de cette nature me préoccupe. Il est essentiel d’éviter ce type de débat et de conseiller aux acteurs politiques d’éviter ce genre de discours. »
Toutefois, la présidente du Haut Conseil du Dialogue Social « considère que (les propos d’Ousmane Sonko) ne visaient pas une communauté, car il a mentionné des noms. Il est nécessaire de faire la distinction entre ce qui concerne les individus et ce qui concerne la communauté ».