Malgré les tragiques décès en mer, la vague de l’immigration clandestine continue de déferler. Si autrefois seuls les hommes tentaient l’aventure, aujourd’hui, les femmes commencent également à embarquer dans les pirogues. Cependant, cette évolution n’est pas sans conséquences dramatiques. Dans un entretien accordé à L’Observateur, Mame Cheikh Mbaye, président de la fédération des associations africaines des îles Canaries, dévoile des récits saisissants qui glacent le sang.
« Désormais, des Sénégalaises se lancent dans cette aventure. Parfois, elles dissimulent leur origine. Il y a environ un mois et demi, on a fait appel à moi pour un cas impliquant une femme qui avait été appréhendée par les gendarmes. Selon le médecin, elle avait été victime d’une agression sexuelle, bien qu’elle le niait catégoriquement. Tout au long de la journée, elle refusait de parler. Lorsque je suis arrivé, elle était terrifiée et a tenté de s’enfuir. J’ai demandé à toutes les personnes présentes dans la salle de sortir, car il y avait beaucoup de monde et cela pouvait la perturber davantage. Lorsque je me suis présenté à elle, elle a finalement abaissé sa garde et a trouvé le courage de se confier. Pendant quatre heures, j’ai écouté son récit. En fin de compte, en larmes, elle m’a révélé qu’elle avait été victime d’agressions sexuelles de la part de tous les passagers à bord. Vous pouvez imaginer la gravité de la situation, avec des embarcations transportant au moins soixante personnes », confie Mame Cheikh Mbaye.
